ASA et ASSC: un tremplin vers l’avenir

Trouver sa voie professionnelle n’est jamais un chemin tout tracé, surtout lorsqu’on arrive dans un nouveau pays avec peu de repères. Pourtant, grâce à sa persévérance et au soutien du système de formation suisse, Karim a transformé un parcours migratoire difficile en véritable tremplin vers l’avenir.

En 2019, Karim pose ses valises en Suisse après un parcours migratoire difficile. À 13 ans, il quitte l’Afghanistan avec l’espoir d’un avenir meilleur. Lorsqu’il arrive à Vevey, il ne parle pas un mot de français. Grâce à l’EVAM (Établissement Vaudois d’Accueil des Migrants), il est accueilli et trouve rapidement un cadre pour s’intégrer. L’année suivante, il intègre l’EDA (École de l’accueil). Son assiduité, son ouverture et sa volonté d’apprendre lui permettent de progresser rapidement en langue et en confiance.

Durant cette période, Karim multiplie les stages dans différents domaines tels qu’en menuiserie, mécanique automobile, vente… Mais rien ne l’anime vraiment jusqu’au jour où il entre pour la première fois dans un EMS. Là, il découvre un univers où chaque geste compte, où l’écoute et la bienveillance transforment le quotidien des résidents. Cette expérience change tout: il sait désormais qu’il veut aider, se sentir utile et travailler dans un métier où la routine n’existe pas.

Il se donne alors les moyens et décroche une place d’apprentissage comme ASA (aide en soins et accompagnement). Deux années intenses lui permettent d’apprendre à soutenir les patients dans leurs activités quotidiennes, à observer leurs besoins, à les accompagner dans des moments de vulnérabilité. «Voir un sourire, sentir la confiance s’installer, c’est une vraie récompense», confie-t-il. Diplôme en poche, il choisit de poursuivre sa route vers le métier d’ASSC (Assistant en soins et santé communautaire).

Pendant ses trois années de formation d’ASSC, Karim effectue six stages de six mois dans des institutions différentes: EMS, hôpitaux, centres médico-sociaux. Chaque expérience enrichit ses compétences. Il apprend à réaliser des soins techniques, comme des prises de sang, des pansements, la surveillance des paramètres vitaux, entre autres. Il collabore étroitement avec les infirmières et il est également amené à organiser des activités ou simplement à écouter un patient. Tout en poursuivant sa troisième année de CFC, il suit les cours préparatoires à la maturité professionnelle, preuve d’une motivation sans faille.

À la fin de son CFC, il consacre une année complète à temps plein à l’obtention de sa maturité professionnelle. Cela lui ouvre les portes des études supérieures. Aujourd’hui, Karim est étudiant en 2ᵉ année de Bachelor en soins infirmiers en Haute école spécialisée. «Son parcours illustre parfaitement la force et la flexibilité du système de formation suisse. On peut commencer avec peu de bagages scolaires et progresser étape après étape jusqu’au plus haut niveau», souligne Marco Kocher, responsable des admissions à l’ESSC.