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«L’Europe est en train de se réinventer»

Pour Gilles Robert, l’avenir de MPS Micro Precision Systems passe par l’Europe, car c’est là que seront menés les projets technologiques qui permettront au groupe qu’il dirige de se développer ces prochaines années.

Quelle est l’importance du marché européen pour vous?

Nous exportons environ 35% de notre production vers l’UE. C’est donc notre principal débouché à l’export, que nous allons encore développer. Car l’Europe est un marché qui a du futur et qui réinvestit beaucoup depuis 3-4 ans, en particulier sur les 12 derniers mois. Dans l’électronique, mais aussi dans d’autres domaines d’excellence pour MPS, comme le médical, l’optique ou la sécurité. Le nouveau virage pris par l’Europe est pour nous une véritable opportunité de réorienter nos offres d’innovation. Notre futur dépend des projets qui se développent dans l’UE et nous pouvons devenir un moteur dans la réalisation de ces innovations. Ce d’autant que grâce aux accords bilatéraux, nous profitons de l’intégration du réseau académique suisse à Horizon Europe.

Vous soutenez donc les Bilatérales III?

Dans un monde qui bouge, il n’y a pas de statu quo possible. On a le choix entre se rapprocher de l’UE ou de s’en éloigner. Et si on ne fait rien, on s’éloigne. Pour moi, il est clair qu’il faut se rapprocher, ne serait-ce que par rapport à notre proximité géographique et culturelle avec l’Europe, qui se traduit aussi dans la façon de faire des affaires. Aujourd’hui, la dynamique existe pour se rapprocher de l’UE au travers du nouveau paquet d’accords. Ce paquet a été négocié avant les droits de douane américains, lorsque la Suisse se trouvait en position de force. Elle a pu obtenir de l’UE le maximum de ce qui était possible, dont de nombreuses exceptions. Je ne suis pas sûr que la Suisse obtiendrait un aussi bon résultat si elle devait négocier aujourd’hui, alors qu’elle est plus isolée.

Et si la situation avec les États-Unis s’améliorait?

Même si la Suisse arrive à faire baisser les droits de douane américains à 10% ou 15%, quelque chose a changé. Nous sommes à un tournant, qui a commencé déjà avant les droits de douane américains. L’Europe est en train de se réinventer. Il y a eu une vraie prise de conscience et l’UE est en train de retrouver son esprit entrepreneur. Le réinvestissement est fort et les projets porteurs d’innovation et d’avenir. Mais pour que les entreprises suisses puissent saisir ces opportunités, nous devons consolider la voie bilatérale, qui est en train de s’étioler peu à peu. En raison du non-renouvellement d’un accord, nous avons chez MPS par exemple dû trouver une représentation dans l’UE pour faire certifier une nouvelle fois les instruments que nous fournissons à des entreprises medtech. Nous nous retrouvons ainsi avec des auditeurs européens qui viennent auditer chez nous, alors que si nous avions un accord avec l’UE, tout pourrait être fait localement, ici en Suisse!