À la ferme des Demont à Cugy (VD), les vaches sont traitées comme des reines.
À la ferme des Demont à Cugy (VD), les vaches sont traitées comme des reines. (Stevan Bukvic)
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«On a toujours mis beaucoup d’accent sur le confort de l’animal»

En un peu plus d’un siècle, les choses ont beaucoup évolué en matière d’élevage. Patrick Demont, éleveur à Cugy (VD), nous explique ce qui a changé.

«On est fermiers dans le domaine de la ville de Lausanne. Notre famille exploite ce domaine depuis 1914. On est éleveurs de génération en génération. La production laitière représente notre activité principale et l’élevage est une passion pour nous.» L’aube point à peine que le patron a déjà planté le décor.

«On a toujours mis beaucoup d’accent sur le confort de l’animal, en hiver comme en été. À la belle saison, s’il fait très chaud, nous rentrons nos bêtes. Les vaches ont besoin d’être rafraîchies. À cet effet, on a dû construire un nouveau bâtiment en 2014 pour permettre la stabulation libre et améliorer le confort», explique l’éleveur en pointant du doigt les gros ventilateurs suspendus au toit d’un bâtiment récent.

La stabulation libre: une (r)évolution


Car la véritable évolution, c’est la stabulation libre. «Tous nos animaux sont en système de liberté, dès la naissance. Les veaux sont d’abords placés dans des igloos individuels, puis collectifs. Nos génisses et nos vaches sont, elles, en stabulation. Au début, j’étais un peu réticent à l’idée de laisser les bêtes libres. On avait nos vaches attachées dans la paille, toutes jolies, toutes belles propres. Mais le fait d’avoir du mouvement, de la liberté, d’avoir la possibilité de se coucher aussi: tout cela a des incidences positives sur l’animal», analyse-t-il.

«Il s’agit bien évidemment d’une grosse évolution par rapport à se qui se pratiquait, il y 50-60 ans, lorsque les vaches étaient attachées avec de l’astrale, le soir on les fermait, on mettait un peu les restes des crèches dans les pattes. L’hiver, souvent, elles ne sortaient pas. Il n'y avait pas de sortie régulière en plein air (ndlr: SRPA) à l'époque, un programme d'encouragement par la Confédération donnant droit à une contribution au bien-être des animaux. Les bêtes restaient attachées des mois durant. Étaient-elles malheureuses? Difficile à dire», lâche-t-il le regard subitement perdu dans l’horizon.

Dès la naissance, les vaches de Patrick Demont évoluent en liberté.
Dès la naissance, les vaches de Patrick Demont évoluent en liberté. (Stevan Bukvic)

«Aujourd’hui, on estime qu’un animal a besoin de lumière. Tout évolue. Dans la condition humaine aussi, il y a eu une évolution. Si l’animal a un certain confort, un bien-être, on constate qu'il peut aussi produire une qualité supérieure.

Cette évolution pour le bien-être animalier a un coût certain pour les exploitants. Ainsi, Patrick a dû construire un bâtiment supplémentaire: une halle avec des logettes. «On doit s’adapter aux nouvelles normes. Cela signifie des surfaces et des structures supplémentaires, davantage d’entretien, de l’eau de lavage en plus. Il faut aussi une SRPA et des fosses à lisier plus grandes. Aujourd’hui, dans l’agriculture, il y a des investissements importants à faire», relate l’éleveur.

La famille au centre de tout


«La vie familiale est très importante dans notre métier. Il y a beaucoup de contraintes au niveau des horaires de travail, mais on a l’avantage de pouvoir manger en famille tous les jours, voire à tous les repas. Si on compare avec certains autres travailleurs, notamment les pendulaires. Alors certes, on ne peut pas partir en vacances sur un coup de tête et claquer la porte. Mais on s’organise toujours pour partir à skis lors de la semaine des relâches, par exemple. Dans le passé, les jeunes étaient peut-être obligés de reprendre le flambeau, mais aujourd’hui, ils le font par passion et conviction. Sinon ils sont très vite dégoûtés par les contraintes. Mon fils de 18 ans est motivé à reprendre. Comme moi, il est passionné. Il est actuellement en apprentissage.»

Patrick Demont et sa fille partagent le repas de midi.
Patrick Demont et sa fille partagent le repas de midi. (Stevan Bukvic)

La qualité du lait: priorité absolue

«Si on veut un lait de qualité, il faut nourrir une vache avec un fourrage équilibré. Si on a du maïs, il faut équilibrer avec de la protéine à côté. Avec un foin regain, il faut aussi amener de l’énergie avec des céréales. Avec 0 concentré, une vache va quand même vivre. Mais votre lait n’aura pas les mêmes teneurs en matières grasses et protéines. Aujourd’hui, on cherche d’autres sources de matières grasses et de protéines comme la caséine. Il y a des facteurs génétiques qui influencent la qualité du lait. Comme l’être humain, l’animal doit aussi manger équilibré. On mesure le taux d’urée dans le lait. Chez une vache qui est trop poussée aux protéiques, les matières azotées, donc le taux d’urée, est très élevé. On fait les contrôles laitiers une fois par mois avec les fédérations d’élevage. Si on est performant, pointu, comme dans toute profession, on arrive à produire de la qualité. Si on a un lait qui ne sied pas aux exigences, on a des déductions avec des centimes en moins. C’est important aussi d’avoir un lait propre, au niveau des normes d’hygiène, des germes et des cellules (maladies des mamelles des vaches). Si le fourrage est sale, plein de moisissures ou contient de la terre, cela a son influence. Il faut être très pointu et performant pour produire un lait de qualité.»

«Il faut être très pointu et performant pour produire un lait de qualité», confie Patrick Demont.
«Il faut être très pointu et performant pour produire un lait de qualité», confie Patrick Demont. (Stevan Bukvic)

Du fourrage naturel

L'exploitation de Cugy répond au label IP Suisse et n'utilise ni fongicide ni pesticide pour le fourrage. «Au niveau des compensations écologiques, la loi exige 7% on est à 11-12% chez nous. Pourquoi, eh bien parce que l’on a besoin de fourrage grossier. On sait que ce foin écologique qu’on fait au 15 juin pour la zone plaine, c’est du foin qui est mûr. C’est important pour l’écologie de le laisser se faire. Pour laisser se développer les papillons et toutes sortes d’insectes. Et il nous faut de toute façon du fourrage plus mûr pour les vaches taries et les génisses d’élevage.»

Les vaches sont nourries avec du 100% naturel.
Les vaches sont nourries avec du 100% naturel. (Stevan Bukvic)
Marc Fragnière a testé le métier d'éleveur pendant sa visite à Cugy (VD).
Marc Fragnière a testé le métier d'éleveur pendant sa visite à Cugy (VD). (Stevan Bukvic)

Swissmilk green: pour un lait suisse durable

Le nouveau standard sectoriel pour le lait durable suisse a été introduit en septembre 2019. Ses normes de production visent à établir le haut niveau de l’économie laitière suisse dans son ensemble, qu’il s’agisse de bien-être animal, d’affouragement ou de divers aspects sociaux. Véritable pays d’herbages, la Suisse offre les conditions idéales pour la production laitière: l’alimentation des vaches est composée à plus de 90% de fourrage indigène, 100% sans OGM.

Veillons à acheter du lait et des produits laitiers de provenance suisse. Informations détaillées sur le nouveau standard sur swissmilk.ch/green.

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Ce contenu a été produit par le Commercial Publishing, en collaboration avec Swissmilk. Le Commercial Publishing est le département de Content Marketing qui travaille sur mandat de 20 minutes et de Tamedia.