Quand cette lutte jusqu’au dernier bulbe pileux a-t-elle commencé? On sait que déjà dans l’Antiquité, les jeunes femmes les plus à la page se débarrassaient des poils de leur corps et de leurs parties intimes dès la puberté, l’effet Cro-Magnon étant synonyme de mauvaise hygiène. Se dépiler était une façon d’être plus «propre», moins sujet à l’eczéma, aux puces...
Cléopâtre et ses compatriotes se rasaient avec des pierres abrasives, des coquillages tranchants et des crèmes dépilatoires naturelles, comme la résine et la cire d’abeille. Chez les hommes égyptiens, la dépilation était réservée aux prêtres, qui la pratiquaient pour se purifier.
A Rome, les femmes étaient plus minutieuses et travaillaient avec l’ancêtre de la pince à épiler, la volsella. Dans la Grèce antique, les femmes faisaient preuve de moins de délicatesse et se rasaient avec des coquilles de noix brûlantes. Les Japonaises, plus audacieuses, s’exfoliaient avec de la peau de requin.
C’est à la population arabe que l’on doit l’épilation à la cire: une pâte de miel ou de sucre, du citron et de l’eau, de nos jours à la mode dans les spas les plus chics où on l’appelle «sugaring». La technique d’extirpation des poils avec un fil de coton tressé vient d’Inde et d’Asie centrale.
Le rasoir féminin moderne apparait au début du 20e siècle, grâce à la marque Gillette. En 1946, un entrepreneur français lance le bikini, un maillot de bain très échancré… Avoir un rasoir devient essentiel!
Mis à part quelques périodes de trêve, la femme se dépile donc depuis des millénaires, tandis que l’homme, de son côté, s’en donne à cœur joie avec sa barbe: signe distinctif, classes sociales et idéologies.
Aujourd’hui, porter la barbe n’est plus qu’une question de style, mais voilà que toujours plus d’hommes se dépilent le dos, le torse, les jambes et les bras. Une page est vraiment tournée!
Au 15e siècle, une habitude étrange s’installe: la perruque pubienne. Les femmes se dépilent complètement, pensant se protéger de maladies comme la syphilis, puis recouvrent leur nudité de faux duvet. Le «merkin», comme on l’appelle en anglais, s’utilise aujourd’hui au cinéma et au théâtre ou comme «accessoire» lors de jeux intimes.
Environ un siècle plus tard, au 16e siècle, alors que la dépilation fait fureur chez les dames, Catherine de Médicis interdit aux femmes enceintes de dépiler leur sexe, afin d’éviter d’éventuelles infections. Une interdiction qui semble avoir été peu respectée.
Les années 1960 marquent le retour du «modèle buisson» des parties intimes. On le considère comme synonyme de féminité libertine et d’indépendance. L’actrice américaine Cameron Diaz en est encore une fervente adepte.
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