Coopération Weekend

Cet air qui te trotte dans la tête!

Tu as toujours la même chanson en tête? Et elle tourne en boucle à te rendre fou? Mais pourquoooi!? On te l'explique et on te dit même comment s’en débarrasser.

«Mais non, mais non. Ti ti pi di bi! Mais non, mais non!» Oups, est-ce qu’on ne viendrait pas de te mettre une certaine chanson d’Henri Salvador dans la tête? Et si tu as la poisse, la mélodie va désormais te poursuivre non seulement le reste de la journée, mais… peut-être même des semaines. Si ça t’énerve déjà, on va se racheter à la page suivante, en te donnant des astuces pour te débarrasser de cet air qui semble se scotcher à ton oreille, promis!

D’ailleurs, il y a un mot pour désigner le phénomène en allemand, Ohrwurm, et en anglais, earworm. Littéralement, un ver d’oreille, expression que les Québécois utilisent d’ailleurs. Cela vient de la croyance (fausse, on te rassure tout de suite) que certains insectes venaient pondre dans nos oreilles pendant la nuit… Les Québécois appellent aussi un air obsédant, une chanson velcro. Les neurologues, eux, utilisent le terme technique de l'«imagerie musicale involontaire».

Si cela t’arrive souvent, sache que tu n’es pas seul. Plus de 90% des gens ont régulièrement une rengaine en boucle dans la tête. Toutefois, des profils seraient particulièrement touchés: les femmes, les musiciens et les personnes qui écoutent beaucoup de musique.

Comment naît une chanson velcro?

Quand tu entends pour la première fois la mélodie qui va te coller aux basques, elle est mémorisée dans le lobe temporal du cerveau. En même temps, un signal de stimulation est envoyé au lobe frontal, qui fait qu’intérieurement, ton cerveau chante la mélodie. Le morceau repasse une nouvelle fois à la radio et nous voilà déjà dans de sales draps, ou plutôt dans une boucle infernale. Notre cerveau aime bien se rabattre sur une mélodie lorsque nous nous sentons sous- ou surexploités. Selon les experts, cependant, une rengaine nous prend le plus souvent dans les phases dites d’inactivité. Quand on est fatigués ou qu’on s’ennuie, qu’on effectue un travail de routine ou qu’on conduit une voiture. Le cerveau ne se sent pas assez occupé et veut donc lutter contre l’ennui. Il fait volontiers appel à des souvenirs facilement accessibles. Et quoi de plus accessible que «Mais non, mais non»? De plus, l’effet Zeigarnik joue un rôle dans la création de ces vers d’oreilles. C’est-à-dire qu’on se souvient mieux de pensées ou même de chansons interrompues que de quelque chose d’achevé. Donc, si on conduit et qu’on arrive à destination au milieu d’un morceau, le cerveau essaie encore et encore de terminer la chanson…

Comment s’en débarrasser

Le mieux pour enrayer le phénomène, c’est de te concentrer sur autre chose. Ce qui est plus facile à dire qu’à faire, bien sûr. Parce que si ta nouvelle occupation est trop simple, ton esprit va à nouveau vagabonder. Et si c’est trop compliqué, ton cerveau va aussi se réfugier dans la mélodie familière. Il faut trouver le juste équilibre entre inactivité et hyperactivité. C’est pourquoi les experts recommandent de résoudre un sudoku. Des études ont également montré que mâcher un chewing-gum peut aussi aider à faire taire la rengaine insidieuse. Apparemment, certaines zones du cerveau impliquées dans la création de chansons velcro, contrôlent aussi le mouvement de la mâchoire. Le cerveau n’assume plus la double tâche de mastiquer et de chanter intérieurement, ce qui fait s’évanouir la chanson de ta tête. Et puisque notre subconscient n’aime pas les pensées ou les activités interrompues, ça peut aussi aider d’écouter la chanson en entier – même si ça semble paradoxal. Tu n’as qu’à t’infliger une fois cette rengaine pourrie pour t’en libéreeeer. Avant d’en attrapper une autre!

Quel type d’air colle aux oreilles

Le genre de musique qui s’incruste particulièrement bien dans notre tête change d’une personne à l’autre et est surtout complètement aléatoire. Du coup, un musicien ne peut pas composer volontairement un ver d’oreille et celui ou celle qui écoute ne peut pas l’anticiper. Il n’y a donc pas de recette! Mais la plupart des airs qui restent répondent tout de même à quelques critères. Les chansons avec des paroles sont par exemple plus collantes que les morceaux instrumentaux. Et les mélodies et rythmes sont souvent simples, faciles à être répétés en boucle encore et encore par le cerveau. Or le phénomène de chanson velcro tient moins à la structure du morceau qu’à la personne qui l’écoute et son vécu. Ces chansons qui restent particulièrement bien accrochées à notre cerveau sont d’une manière ou d’une autre chargées d’émotion pour les personnes concernées – que ce soit des émotions positives ou négatives. Ce qui veut dire que, non seulement on ne se défait pas des airs qu’on trouve particulièrement cools ou qu’on rattache à un événement sympa, mais aussi de ceux qui sont connotés négativement pour nous ou que l’on trouve vraiment agaçants et nuls!

haut et fort: Ultimate Ears Wonderboom 2 
(Bluetooth), 79 fr., microspot.ch
haut et fort: Ultimate Ears Wonderboom 2 (Bluetooth), 79 fr., microspot.ch
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Hors de mes oreilles: vers de différentes couleurs, 
5 fr., microspot.ch
Hors de mes oreilles: vers de différentes couleurs, 5 fr., microspot.ch
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A croquer: sucreries, vers acidulés Trolli,
2 fr. 30 / 200g. chez Coop
A croquer: sucreries, vers acidulés Trolli, 2 fr. 30 / 200g. chez Coop
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