Michael Urban a un parcours atypique, à la fois dans la finance et l’environnement. Depuis 2008, le Genevois s’est spécialisé dans les investissements durables, sujet dans lequel il est allé jusqu’à faire sa thèse de doctorat de l’Université d’Oxford. C’est donc un crack des CLIC, si on peut dire!
Depuis maintenant trop longtemps, notre modèle économique est caractérisé par la destruction de valeur, soit WILD, pour gaspillage (Wasteful), non-efficient (Idle), inégal (Lopsided) et sale (Dirty). Face à ces dégâts, nous sommes aujourd’hui en voie de transition vers, un modèle économique CLIC, soit une économie circulaire (Circular), efficiente (Lean), inclusive et propre (Clean), vers laquelle on tend aujourd’hui. Quand on parle de CLIC on parle donc d’entreprises qui s’adaptent aux défis de durabilité afin de pouvoir opérer dans une économie qui respecte les limites de son environnement.
L’investissement 100% durable a un double intérêt. Il rend le portefeuille plus résilient face aux changements de régulation, des habitudes de consommation et aux disruptions technologiques. Enfin, investir en priorité dans les entreprises qui comprennent les transformations nécessaires de leur modèle d’affaires et qui ont un plan d’implémentation pour s’aligner sur une économie durable / CLIC (pensez par exemple aux objectifs de l’Accord de Paris) c’est se positionner sur les entreprises qui vont avoir un avantage concurrentiel face à leurs compétiteurs et donc gagneront des parts de marchés. Chez Lombard Odier, l’investissement durable est d’abord et avant tout une conviction d’investissement et donc une source de performance pour nos clients.
Nous avons identifié huit défis de durabilité auxquels l’économie est confrontée, cela va du zéro déchets à la dématérialisation.
Tout dépend des centres d’intérêts de chacun. Nous avons identifié huit défis de durabilité auxquels l’économie est confrontée, cela va du zéro déchets à la dématérialisation, en passant par la régénération de la nature, l’adaptation aux changements climatiques ou encore l’équilibre social. Prenez par exemple l’industrie automobile. Il est difficile de dire aujourd’hui si Tesla deviendra un constructeur automobile aussi dominant que sa capitalisation boursière le suggère. En revanche, il est indéniable qu’Elon Musk a joué un rôle important dans la décision des grands constructeurs allemands de finalement s’engager dans la transition vers les véhicules électriques.
Nous cherchons à comprendre les trajectoires de transition requises pour faire face à chacun des grands défis de durabilité pour chacune des industries dans lesquelles nous investissons. Par exemple, pour le défi climatique, nous sommes capables d’associer une «température» implicite à plus de 23’000 entreprises. En résumé, nous calculons de manière prospective les trajectoires de décarbonisation de ces entreprises par rapport à celle nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, qui vise, à l’horizon 2050, de limiter le réchauffement climatique a 1,5-2°C.
Non, mais elle est en voie de transition. Prenez par exemple le réchauffement climatique. Aujourd’hui, l’économie réelle est alignée sur une trajectoire qui induirait un réchauffement de la planète de 3,1°C. Cette hausse aurait des conséquences catastrophiques pour la planète et ses habitants. Cependant, nous pouvons encore corriger le tir. Le régulateur, les consommateurs, la technologie et la finance ont tous et toutes des rôles majeurs à jouer dans cet effort.
Investir dans l’économie WILD, c’est s’exposer à des risques toujours plus grands.
Prenez l’exemple de l’industrie du charbon aux États-Unis, à laquelle le président Trump avait assuré de son soutien aux élections de 2016. En 2019, la production d’électricité par des sources solaires et éoliennes est devenue meilleure marché que celle provenant du charbon, entraînant ainsi un grand nombre de sociétés de charbon à la faillite. Les investisseurs investissent dans les secteurs d’avenir, voilà tout. Mobiliser le capital privé en faveur du climat et d’un monde plus durable, c’est d’abord appréhender les changements nécessaires aux modèles d’affaires des entreprises et redéployer ce même capital dans les entreprises qui savent s’ajuster.
Investir dans l’économie WILD, c’est s’exposer à des risques toujours plus grands. Face à l’urgence climatique, nous sommes au début d’une nouvelle révolution économique. Des secteurs entiers de notre économie sont en train de se transformer profondément sous nos yeux et créent ainsi des opportunités d’investissements inégalables. Pour respecter l’Accord de Paris, il faut s’attendre à des changements législatifs forts, mettant à mal les entreprises qui ne se seront pas préparées à opérer dans une économie neutre en carbone. Nous avons la même impression qu’à la fin des années 1990 où des choix devaient se faire entre Google ou Apple d’un côté, et Nokia de l’autre.
Je crois qu’il est possible d’atteindre ces objectifs. Le top départ de la course vers le «zéro émission nette» a été lancé, avec près de 80% de l’économie mondiale désormais soumise à un objectif de «zéro émission nette», une accélération spectaculaire par rapport aux 16% de l’année dernière. D’autres mesures politiques visant à accélérer la transition sont attendues dans les semaines à venir. Quant aux entreprises, elles n’ont d’autres choix que de trouver des solutions aux défis de durabilité auxquels se confrontent notre modèle de croissance actuel. Les forces du marché sont donc un facteur important de la transition.
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