Quand tu étais enfant, tu te demandais aussi ce que ça fait d’être dans un nuage? En fait, il suffit de se trouver en plein brouillard, parce que ce n’est rien d’autre qu’un nuage au sol. D’innombrables gouttelettes d’eau sont suspendues dans l’air et absorbent la lumière, raison pour laquelle elles ressemblent à un voile gris. Officiellement, on parle de brouillard quand on ne voit pas à plus d’un kilomètre et de brume si le phénomène est plus léger. Une fois qu’il a quitté le sol, on parle de brouillard élevé. C’est le cas quand l’air refroidit et se mélange à l’humidité qui monte du sol. C’est un phénomène de condensation.
Parce que l’air froid descend, le brouillard se forme d’abord près du sol. Il peut aussi naître au-dessus d’un plan d’eau si l’eau s’évapore dans l’air froid. Mais pour ça, il faut que le vent et les nuages restent bien sages de leur côté. Le brouillard est très courant entre octobre et février, avec les hautes pressions. Bonne chance pour y échapper si cela te plombe le moral!
Le brouillard au sol est souvent épais, mais il ne s’incruste pas et prend souvent ses cliques et ses claques une fois que le sol s’est réchauffé après le lever du soleil. Mais plus les jours
raccourcissent, plus le soleil a de peine à s’imposer. Du fait que le brouillard est dû à l’air immobile, un peu de vent peut aussi aider à le dissiper.
Les choses sont différentes pour le brouillard élevé. Si la bise souffle régulièrement, il nous tient compagnie pendant des jours, voire des semaines: le vent du nord souffle au-dessus des nuages gris, mais en bas, rien ne change. Ce n’est que quand la bise disparaît ou s’intensifie qu’il fait à nouveau beau.
Le brouillard est une mer d’air froid et a donc besoin d’une cuvette. Et des cuvettes, la Suisse en compte plus d’une. La plus grande est le Plateau, qui est encadré par la chaîne des Alpes d’un côté et par le Jura de l’autre. Puisque l’air froid est plus lourd que l’air chaud, il descend des vallées alpines plus élevées et débarque en plaine. Et puisqu’il y a beaucoup d’humidité en raison des nombreuses rivières, le Plateau et le brouillard sont super potes en automne et en hiver.
Le Nord vaudois et la Broye sont des «hot spots» en Suisse romande. Le brouillard s’invite aussi dans l’ouest lémanique et le bas du canton de Neuchâtel passe aussi une partie de l’hiver sous une purée de pois, alors qu’en grimpant à La Chaux-de-Fonds, on se retrouve au-dessus de la mer de brouillard. Si tu aimes les paysages dignes d'un film, file en montagne! Depuis les hauteurs, tu auras une vue fantastique sur la couverture duveteuse qui recouvre la plaine. Avec cette perspective, ce voile devient splendide, non?
Comme plein d’autres choses, le brouillard est une question de point de vue. Certains dépriment à mort l’automne venu, alors que d’autres aiment son côté mystique ou se pelotonnent simplement sur le canapé. Mais c’est clair qu’au bout d’un moment, on en a assez de ne plus voir la couleur du ciel.
Un brouillard élevé persistant peut causer plus d’une dépression hivernale. Et ce qui est frustrant, c’est qu’on sait qu’en altitude, le soleil brille! Le manque de lumière est responsable de notre baisse d'énergie l’hiver venu. Donc, les habitants de régions ensoleillées comme le Valais, l’Engadine, le Tessin ou la région de Bâle y sont moins sujets.
Le meilleur remède? L’activité physique, l’air frais et une excursion au-dessus de la purée de pois. Ça semble illogique, mais si tu souffres du blues hivernal, espère qu’il va faire moche. Les nuages empêchent le brouillard de se former. Et après la pluie, vient le beau temps!