Rétro & frais: Vichy
Le tissu Vichy évoque trois choses. Le glamour de Brigitte Bardot, les nappes de grand-maman et les couvercles des pots de confiture! Or ces petits carreaux graphiques ont bien plus à offrir: un pantalon ou une blouse en vichy apporte de la fraîcheur à un look. Motif phare dans les sixties, ce tissu est fabriqué dans une toile de coton, et se décline en teintes classiques (rouge, bleu, noir, rose). Des bandes blanches et de couleur s’entrecroisent, formant trois nuances sur la toile. Les fils sont teints avant confection, ce qui rend le tissu réversible. Son nom, il le doit à une filature de la ville de Vichy (France), qui fabriquait un tissu alors… rayé, prisé par l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III. Le nom a évolué et désigne à présent la toile à petits carreaux. Fun fact: ce motif existe aussi dans différentes cultures, de Bali aux Masaïs en Afrique!
Cet imprimé d’Ecosse, c’est tout un symbole, qui orne traditionnellement les kilts. Savais-tu que le choix des couleurs des bandes horizontales et verticales en font une carte de visite de chaque clan écossais? Un registre en attestait d’ailleurs. Autrefois, le tartan était filé, teint et tissé dans les Highlands. Une fierté locale. D’abord en laine, appelé plaid écossais, il se décline depuis sur différents textiles. Son histoire n’est cependant pas un long fleuve tranquille. En 1747, à la suite des révoltes jacobites, les autorités britanniques interdisent le tartan, objet identitaire en Ecosse. La loi sera abrogée en 1782. Certains motifs sont emblématiques, comme le chic et classique nova check popularisé par Burberry. Pied de nez à la tradition, dans les 70s, les punks détournent le tartan, alors associé aux figures d’autorité et aux classes sociales aisées. Le porter déchiré et agrémenté d’une épingle de nourrice est comme un doigt d’honneur à l’intention de l’establishment!
Classique intemporel, le pied-de-poule est un motif formé par des carreaux qui sont reliés entre eux par des prolongements aux coins. Son nom pittoresque évoque l’empreinte d’une patte de poule, alors qu’il se nomme houndstooth (dent de chien) en anglais. Et alors, quid du pied-de-coq? C’est simplement le même motif, mais en plus gros! Né en Ecosse, comme de nombreux carreaux, il a été popularisé par le fashionista de l’époque, Edward VIII. Ce dernier pose même dans Vogue avec un costume orné de cet imprimé, signé Dior. La maison de couture sortira en 1959 de célèbres escarpins en imprimé pied-de-poule. Si au départ, c’est un tissu connoté masculin et porté par les pâtissiers, il deviendra plus tard très féminin. Audrey Hepburn en est une adepte, tout comme Coco Chanel dans ses créations. Autrefois symbole des classes aisées, devenu poussiéreux à force d’être classique, il est ressorti des armoires dans les années 2000 avec la mode anglaise. Qu’il penche côté rock ou preppy, il s’est totalement démocratisé!
Motif british par excellence, le prince de Galles présente des carreaux reliés entre eux par différents effets, et, détail élégant, à cela s’ajoute une trame de couleur souvent bleue, rouge ou marron. Son ancêtre est le Glen Urquhart check, motif lié à un domaine au bord du Loch Ness. Au XIXe siècle, la comtesse de Seafield le choisit en effet pour habiller ses garde-chasses. Les propriétaires terriens ne faisant pas partie des clans écossais désiraient en effet eux aussi avoir un motif distinctif à arborer, faute d’un tartan de clan! D’où ces déclinaisons de carreaux. Mais pourquoi son nom? Une variante du motif est adoptée à la fin du XIXe siècle par le roi Edward VII, prince de Galles, et sera surtout rendue
célèbre par son fils Edward VIII, connu pour son goût pour la mode! Depuis, de Cary Grant à James Bond, il laisse un impact à chaque apparition. Le prince Charles, actuel prince de Galles, perpétue lui aussi la tradition.
Ses motifs ont beau être inspirés de tissus écossais (encore!), après avoir traversé l’Atlantique, la chemise à carreaux est devenue un symbole américain. Elle habille traditionnellement le bûcheron canadien ou les cow-boys des Etats-Unis. Dans les sixties, les Beach Boys la rendent populaire en l’arborant sur la pochette de leur album Surfer Girl. Par la suite, on la retrouve sur le dos de personnages de séries, comme Daisy dans Shérif fais-moi peur, ou les habitants de La petite maison dans la prairie. Dans les nineties, la chemise à carreaux devient un code du grunge, portée oversize et ouverte sur un t-shirt, à la Kurt Cobain. Les hipsters l’ont depuis repopularisée en mode relax, associée à une moustache hésitante et une casquette, et de préférence chinée bien sûr.
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