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Drôles de canons: la beauté à travers l’histoire

Un sourire aux dents noires, l’air malade ou un monosourcil: les tendances beauté à travers l’histoire ont de quoi surprendre! Voici des canons autrefois hautement désirés…

Texte: Tatiana Tissot / Illustration: Livia Graf

Dents noires

Pour nous, c’est un parti pris osé alors qu’on rêve tous de dents super blanches! Mais à travers les époques, se teindre les dents en noir a été populaire en Chine, en Asie du Sud-Est et au Japon. Appelée «ohaguro», cette pratique a continué au Pays du Soleil levant jusqu’au XIXe siècle. Plus tôt, elle a été codifiée, comme un signe requis des femmes mariées par exemple. Puis, l’apanage des hommes de la famille impériale ou des aristocrates. Une drôle de mixture à base de limaille de fer, de vinaigre et de tanins de plantes qui devait être appliquée régulièrement noircissait joliment les dents. Le but étant que cela ne soit pas soluble à l’eau!

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Belles veines

Icône de beauté en Angleterre à la Renaissance, la reine Elisabeth Ire est connue pour son teint de porcelaine, si pâle… qu’il semble transparent. Bon, elle trichait elle aussi! Pour l’imiter, les femmes se dessinaient tout en subtilité de fausses veines sur la peau du front ou des tempes, teintées en bleu ou vert. On le voit aussi en peinture: de belles veines ornent délicatement les mains de certains portraits de l’époque. Des sourcils arqués et étroits et des lèvres vermillon étaient d’autres attributs élisabéthains prisés. On obtenait le pigment rouge avec de la poudre de cochenille, et il était également utilisé comme rose à joues.

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Monosourcil

Il n’y a pas que les sourcils broussailleux qui ont été à la mode. Le monosourcil était lui considéré comme un signe de beauté et d’intelligence durant la Grèce antique. Arborer des sourcils bien rapprochés, ou se joignant, était canon à l’époque! Pour les rendre plus foncés et spectaculaires, les Athéniennes utilisaient du charbon ou d’autres colorants, dont certains toxiques. Les plus chanceuses parvenaient à les faire pousser naturellement. Pas assez de poils? On recourait à des stratagèmes. Comme se coller des poils de chèvre teints entre les yeux. Peut-être que la tendance reviendra, avec la fascination pour la peintre Frida Kahlo…

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Le look maladif

Durant l’époque victorienne (1837–1901) au Royaume-Uni, le maquillage était méprisé, suite à l’avis tranché de la jeune reine Victoria. Réservé aux comédiennes et prostituées, il restait utilisé, mais très discrètement, et on se le procurait en cachette. Par contre, le côté «héroïne tragique» avait la cote. Avoir l’air malade était considéré comme diablement romantique! L’aspect donné par la terrible tuberculose semblait alors hautement désirable. Une peau très pâle, des cernes, une taille fine et des yeux brillants… que l’on imitait grâce à des gouttes de dangereuse belladone, ou de jus de citron (aïe les yeux).

Un front haut

Si tu portes la frange pour cacher ton front, voilà qui devrait t’amuser. Un drôle de canon du Moyen-Âge, que l’on peut observer dans l’art sur certains portraits, est d’arborer un très grand front, par tous les moyens. Afin de donner l’illusion que leur front était immense, certaines coquettes n’hésitaient pas en effet à épiler la naissance de leurs cheveux, mais aussi totalement leurs sourcils et parfois même leurs cils! L’idée était que cela donnait un air pur et innocent, comme celui d’un bébé. Bref, une illusion de jouvence, mieux qu’une crème anti-rides.

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La mouche

Tour à tour considéré comme un défaut, un signe du diable ou un attribut coquet, le grain de beauté est soit aimé, soit détesté. Il a connu son heure de gloire à la cour de Louis XIV. Femmes et hommes s’en collaient de faux sur le visage, ou le décolleté, appelés «mouches». Servant parfois pour cacher des cicatrices laissées par la petite vérole, ces mouches avaient des significations selon leur emplacement. Les courtisanes les plaçaient selon leur caractère ou leur humeur. Et en abusaient parfois, en en portant jusqu’à une quinzaine! Plus tard, les mouches deviendront plus subtiles, et pourront même être taillées en forme d’étoile, de lune, ou d’animaux.

Face blanche

Un teint très pâle est un must à travers l’histoire de la noblesse, pour se distinguer du peuple laborieux et hâlé. À la cour de France au XVIIe siècle, pour obtenir un visage ridiculement pâle, femmes et hommes appliquent d’épaisses couches de pigment blanc, qui cache les rides. On en met aussi sur les mains, le décolleté et les oreilles. Or des produits hautement toxiques sont utilisés, dont certains à base de plomb. Alternative: croquer des biscuits à l’arsenic, qui rendent anémique et pâle. Toute cette blancheur causait de graves problèmes de santé comme tu l’imagines! Mais c’était si flatteur, en contraste avec des joues rouges et des lèvres peintes. Ou comment s’empoisonner en beauté…

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Coopération et 20 minutes, les deux journaux les plus importants de Suisse, s'allient pour créer un nouveau magazine branché, à paraître juste avant le week-end. «Coopération Weekend» se trouvera, tous les vendredis, online et au milieu du journal 20 minutes.