Texte: Fabian Kern und Chantal Herger, Illustration: Jihyun Lee, Photo: stocksy
Fabian, rédacteur et fan de ski
Oui, moi aussi, j’ai fait partie de l’équipe des cools. Sur mon snow, je me sentais libre et je regardais de haut ceux qui s’entêtaient sur des lattes. Ils ne savaient pas à côté de quoi ils passaient : traverser la piste à fond! Mais depuis que l’industrie du ski a revu ses classiques et taille mieux ses produits, les avantages ont changé de camp, tout comme moi.
Fini les fesses gelées et humides à force de s’asseoir dans la neige, les douleurs aux adducteurs à cause des arbalètes. Et dans les schuss, je dépasse en deux secondes les riders qui doivent décrocher et pousser en boitant. Je leur fais quand même un petit sourire compatissant entre deux coups de bâtons.
La vraie liberté ne peut pas consister à avoir les deux pieds attachés sur une planche. Au contraire, ça veut dire choisir les pistes en fonction de ses envies et de son humeur, et pas selon des critères déprimants comme les télésièges ou les descentes faciles. Car, soyons honnêtes: combien de snowboarders as-tu déjà vus maîtriser une piste noire? Par contre, la dévaler sur le dos malgré un équipement de pointe, ça oui. Ça n’a plus l’air si cool hein?
Chantal, rédactrice et snowboardeuse
Les cheveux au vent, la main qui caresse la neige: glisser dans la haute avec un snowboard, c’est comme faire du surf – et c’est quasi impossible sur deux lattes. C’est un sentiment de pure liberté. En snowboard, avouons qu’on a l’air plus cools, alors que les skieurs évoquent des bourgeois un peu pincés. Ils tracent avec snobisme leurs courbes sur les pistes. Le snowboard est vraiment plus exigeant. Et ça va aussi sur les pistes noires!
Les skieurs râlent toujours, soi-disant qu’ils doivent attendre les snowboardeurs. Mais les fixations de snow ont évolué, on peut les attacher rapidement – sans devoir nécessairement nous asseoir et nous mouiller les fesses. Les skieurs, eux, se plaignent de leurs chaussures étroites qui leur donnent l’impression d’être dans un étau et doivent s’appuyer sur leurs bâtons comme des brutes pour crocher leurs skis.
En parlant de bâtons: je ne sais pas comment vous faites, mais on a l’impression que ces gadgets vous encombrent totalement. Les prendre dans une main pour les remontées, puis remettre les sangles, sans compter le fait qu’ils vous gênent de toute façon en descendant. Perso, je préfère décrocher ma planche, la glisser sous mon bras avec classe et me promener dans le bar après-ski le plus proche avec mes boots confortables.
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