Texte: Phuong Lam-Tran / Photo: Alamy
Avant l’éclairage électrique, les rues étaient certes éclairées par des chandelles ou des lanternes à gaz, mais il fallait que quelqu’un les allume et les éteigne à la main. Les allumeurs de réverbères, ou falotiers, sont typiques de l’ère victorienne. Et aussi de Paris, parce que c’est là que les réverbères ont été inventés! Pour éviter que la population ne se retrouve dans le noir, ils partaient bosser dès le coucher du soleil et remettaient ça à l’aube. Leur présence était aussi utile à la société: ils jouaient un rôle de gardiens de la ville. Aujourd’hui, les falotiers sont uniquement présents dans les endroits touristiques ou historiques.
Cet artisan se déplaçait avec sa charrette et voyageait de village en village. Après avoir préparé son poste de travail, son feu et ses outils, il annonçait sa présence à grand renfort de cris. Sur ce, les ménagères lui amenaient leur seaux, leurs casseroles et autres objets en métal à réparer. À l’époque, on faisait tout pour réduire les déchets et réparer ce qui pouvait encore l’être (par souci d’économie et sans shopping en ligne ou grands magasins, on ne pouvait pas tout racheter sans arrêt). Les rémouleurs, ces artisans qui aiguisent à la meule les lames des instruments tranchants, les cordonniers et autres pros de la réparation avaient eux aussi de quoi faire. Leur savoir-faire reste un patrimoine précieux, même dans notre société de consommation.
Jusque dans les années 1980, le déjeuner arrivait en camionnette. Chaque matin, par tous les temps, le laitier livrait du bon lait tout frais sur le pas de la porte de sa nombreuse clientèle, et récupérait les bouteilles vides. Tu l’as sûrement vu dans des films, surtout américains ou anglais. Mais lui aussi jouait un rôle social vraiment important. Vu qu’il passait tous les jours, il voyait vite s’il y avait quelque chose d’inhabituel chez un client ou que quelqu’un manquait à l’appel. Il a plus ou moins été forcé de prendre sa retraite avec l’avènement des frigos et du lait longue conservation.
Avant l’invention du lave-linge, la lavandière avait fort à faire: elle lavait, étendait et repassait le linge des autres. Ce qui n’était pas de tout repos! Souvent, elle travaillait au bord de la rivière, quelle que soit la météo. Elle y retrouvait les autres lavandières pour discuter (et commérer un peu). C’était surtout les personnes fortunées qui employaient ses services. Mais aussi les familles où la mère était malade et ne pouvait pas s’occuper du ménage. Ce travail vraiment épuisant avait aussi le mérite de permettre à des femmes, veuves ou sans formation, de s’en sortir financièrement.
La fonction d’écrivain public est vieille comme le monde, ou du moins comme l’écriture. Quand de nombreuses personnes étaient encore analphabètes, les écrivains publics écrivaient et lisaient les documents à leur place. Ce qui était super utile pour les personnes qui devaient communiquer avec leur famille lointaine ou survivre à l’administration de l’époque. Parfois, ils donnaient aussi des conseils pour les procédures bureaucratiques ou les affaires de cœur. Ils ont peu à peu disparu avec l’avancée de l’alphabétisation.
A une époque, nettoyer, cirer et faire briller les chaussures était un métier tout ce qu’il y a de plus commun sous nos latitudes. Son «ancêtre» était le «décrotteur», qui brossait les bas, décrottait les chaussures et faisait briller les boucles de souliers et qui a disparu autour du milieu du XIXe siècle, quand les trottoirs se construisent. Le cireur de chaussures se plaçait dans les endroits animés et vantait ses services. A l’époque, porter des chaussures bien propres et brillantes était synonyme de prestige: on montrait qu’on ne devait pas marcher sur les routes sales ou, pire, dans les champs. Peu à peu, les gens ont commencé à nettoyer et cirer eux-mêmes leurs souliers. Mais aujourd’hui, on trouve encore ce métier dans certains pays.
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