Pas besoin d’être aussi fit que la championne d’Europe junior Delia Sclabas pour participer à OneMillionRun.
Pas besoin d’être aussi fit que la championne d’Europe junior Delia Sclabas pour participer à OneMillionRun. (Erwin Züger)
Coopération 20 minutes & Weltklasse Zurich

Une nation de sportifs court pour la relève

Delia Sclabas participera au projet OneMillionRun, fin mai. La jeune pousse du sport suisse de l’année parle de ses entraînements en solo et explique pourquoi il faudra se joindre à elle.

Courir un million de kilomètres en 48 heures: le projet OneMillionRun marque une étape importante dans le réveil progressif de la Suisse. Celles et ceux qui participeront, les 30 et 31 mai prochains, ne prendront pas seulement part à un événement sportif inédit, mais aideront aussi la relève du sport suisse. En effet, l’argent qui sera récolté participera directement à son financement. Une de ses espoirs, la Bernoise de 19 ans Delia Sclabas, a remporté l’or et l’argent sur 1500 et 800m aux Championnats d’Europe junior, l’an passé.

Delia, tu es une sportive multitalents, avec un gros besoin de bouger. Comment le semi-confinement t’a-t-il affecté?

En toute honnêteté, je ne me suis pas sentie entravée. A l’inverse d’autres pays, nous étions privilégiés en Suisse, car nous avions le droit de sortir. Heureusement, faire du vélo et courir était autorisé. J’ai toutefois dû renoncer aux entraînements sur piste et à ceux de natation régénérative, car les installations sportives et les piscines étaient fermées. D’autres sportifs ont bien plus souffert que moi.

Qu’est-ce qui t’as le plus manqué pendant cette période?

En tant que coureuse de demi-fond, je ne suis pas dépendante de coéquipiers, comme c’est le cas dans les sports d’équipe. Néanmoins, les entraînements en groupe m’ont manqué, surtout pour le contact social. En temps normal, je m’entraîne le mercredi et le samedi avec le groupe de demi-fond et le lundi et le jeudi avec les sprinteurs. A présent, je cours la plupart du temps seule ou avec une distance minimale de deux mètres avec la personne qui m’accompagne. Le fait de ne pas avoir de contact physique a aussi été un peu perturbant, car nous avons l’habitude de nous taper dans les mains à la fin de l’entraînement.

As-tu retiré du positif de ce semi-confinement?

Etant donné que les cours universitaires étaient donnés sur internet via podcast et que nous faisions les exercices pratiques à domicile, j’étais donc bien plus souvent à la maison que d’habitude. J’ai beaucoup apprécié de pouvoir organiser mon quotidien comme je voulais. Par exemple, pouvoir aller courir un peu en forêt le matin et reprendre mes études de biologie l’après-midi.

Fin mars, en pleine période de pandémie, tu as reçu le prix de la relève suisse 2020, décerné par la Fondation Aide sportive suisse. Il s’agit de la plus prestigieuse distinction pour les jeunes sportifs suisses. Qu’as-tu fait avec ce chèque de 12’000 francs?

Je voulais investir cet argent dans un camp d’entraînement ou dans du nouveau matériel de vélo. Mais je ne l’ai pas encore fait. Comme on dit pour une compétition: reporté, ça ne veut pas dire annulé.

Comment l’Aide suisse te soutient-elle?

Avec ma famille, mes amis proches, mon club et la fédération, la fondation est un de mes plus importants supporters. Pas seulement financièrement, mais aussi moralement. Je sens qu’ils croient en moi et se réjouissent de mes performances. Et je ne suis de loin pas la seule. C’est plutôt cool de voir combien d’athlètes venus de disciplines très différentes profitent de ce soutien et de se rendre compte que les donateurs s’intéressent vraiment à nous, sur le plan personnel.

L’initiative OneMillionRun profitera à la relève du sport suisse. Pour quelles raisons devrait-on y participer?

Ce qui me plaît, c’est l’idée de faire courir un million de kilomètres tant à des joggeurs amateurs qu’à des sportifs d’élite. OneMillionRun réunit tout le monde. On peut participer seul ou en tant qu’équipe, on peut courir un ou dix kilomètres, on peut déjà s’inscrire gratuitement maintenant ou à la dernière minute… En fait, il n’y a pas de raison de ne pas participer. Pour ma part, je vais essayer de motiver un maximum de mes amies et de remplir mon devoir en accumulant les kilomètres.

En tant que championne d’Europe, est-ce que l’atmosphère de compétition ne te manque pas dans ce projet?

L’initiative OneMillionRun n’a pas pour but de définir qui est le plus rapide ou le plus endurant. L’important, c’est le plaisir, le partage d’une expérience commune ou le fait d’accomplir une bonne action. Et je peux très bien me servir de mon esprit de compétitrice pour me motiver à courir un kilomètre de plus en donnant tout, plutôt que de faire 10 kilomètres de plus en mode jogging (rires).

La course est un sport individuel. Quelle signification la pratique en commun a-t-elle pour toi?

Elle a une très grosse importance. Pendant l’entraînement, on se pousse mutuellement. Pendant les compétitions, les succès partagés sont encore plus beaux. J’apprécie cet esprit particulier qu’on retrouve par exemple dans une sélection pour les Championnats d’Europe. Tout le monde s’encourage et se soutient. Chacun court pour soi, mais tout en gardant un œil sur le résultat d’ensemble. Je me rappelle par exemple du titre suisse sur 3x1000m il y a deux ans (ndlr: sous les yeux du président de la Confédération de l’époque, Alain Berset). Avec Laura Giudice et Sina Sprecher, nous avons, en tant qu’équipe, fêté un record national. Dans un sens, OneMillionRun est une sorte de course de relais, mais dans un tout autre genre.

Voici comment fonctionne OneMillionRun:

Toutes et tous peuvent, individuellement ou en équipe, s’inscrire sur le site internet. Les 30 et 31 mai, le but sera de courir autant de kilomètres que l’on veut ou peut. Les recommandations de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et de l’Office fédéral du sport (OFSPO) devront absolument être respectées. Cela signifie que tous les participants enregistrent leur parcours individuellement sur une app, leur propre appareil de tracking ou manuellement, tout en restant virtuellement liés aux éventuelles coéquipières et coéquipiers. Cette digitalisation permet, d’une part, la tenue d’un événement sportif de masse décentralisé alors que les rassemblements sont toujours interdits et, d’autre part, de créer un mouvement d’émulation collective, qui devrait perdurer longtemps.

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Chaque kilomètre compte: l'initiative OneMillionRun récolte des fonds pour la relève du sport suisse.

Coopération

Ce contenu a été rédigé par le Commercial Publishing en collaboration avec Weltklasse Zurich.

L’initiative OneMillionRun a été lancée par le meeting international d’athlétisme Weltklasse Zurich, le spécialiste du chronométrage Datasport, iRewind, spécialiste de la production de vidéos instantanées et la fondation Aide sportive.